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Le Code pénal prévoit des causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale, dont la légitime défense.
Définition de la légitime défense
La légitime défense est le droit offert à une personne qui est victime d’une agression de se défendre en commettant un acte interdit par la loi.
Elle est prévue à l’article 122-5 du Code pénal :
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.
N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction ».
La légitime défense constitue un fait justificatif et non une excuse.
Champ d’application de la légitime défense
La légitime défense s’applique à l’atteinte aux personnes mais également à l’atteinte aux biens.
Cependant, la légitime défense d’un bien ne saurait justifier la commission d’un homicide involontaire (meurtre).
Le danger peut être physique comme moral.
Conditions de la légitime défense
Pour que la légitime défense soit admise, il faut que plusieurs conditions soient réunies.
1. Conditions relatives à l’agression.
A la lecture des dispositions de l’article 122-5 du Code pénal et de la jurisprudence, il apparaît que l’agression subie doit être :
a) Réelle : l’agression ne doit pas seulement exister dans l’imagination de celui qui allègue la légitime défense. Ce dernier doit avoir raisonnablement pu croire à l’existence d’un danger. Par exemple : « il en est ainsi lorsqu’une personne, réveillée la nuit par un malfaiteur qui s’est introduit chez elle pour voler des poules, a cru sa vie en danger et a déchargé sur ce malfaiteur le fusil dont elle s’était armée ».
b) Actuelle : la menace doit être immédiate. En effet, « la légitime défense n’est autorisée que pour repousser un mal présent, car c’est alors seulement qu’elle devient nécessaire ».
Ainsi, « l’agression n’est plus actuelle lorsqu’un propriétaire, après avoir ouvert sa porte et rencontré un cambrioleur qui tente de tirer sur lui avec une arme à feu enrayée puis s’enfuit, rentre chez lui, prend un fusil, ressort et fait feu sur le voleur ».
c) Injuste : l’atteinte subie ne doit pas connaître de justification (comme par exemple une interpellation par les forces de l’ordre). Ainsi, « le fait justificatif de légitime défense ne peut être invoqué par des individus qui ont porté des coups ou exercé des violences sur des gardiens de la paix en uniforme, agissant dans l’exercice de leurs fonctions ».
2. Conditions relatives à la riposte.
A la lumière des dispositions de l’article 122-5 du code pénal et de la jurisprudence, la riposte doit être :
a) Nécessaire : la riposte doit être le seul moyen de se protéger. En effet s’il existe un autre moyen comme la fuite la légitime défense ne saurait être caractérisée. Ainsi, la légitime défense a été refusée à un bijoutier qui a tiré sur les cambrioleurs hors de la pharmacie qu’ils étaient venus cambrioler, cagoulés et armés, car « qu’il pouvait fuir pour se mettre à l’abri à l’arrière de l’officine ».
b) Proportionnée : les moyens employés pour riposter doivent être mesurés aux moyens employés pour l’agression.
Par exemple, « ont caractérisé la légitime défense les juges du fond qui ont constaté qu’en tirant un premier coup de feu en l’air et en ripostant par un deuxième coup de feu en direction des pieds des quatre agresseurs qui s’avançaient vers lui, armés de projectiles divers, le prévenu n’avait pas opposé à cette agression une défense disproportionnée à l’attaque ».
De même, « a été estimé proportionné le fait : pour une femme de se défendre contre son père qui lui tirait les cheveux avec acharnement en utilisant une bombe lacrymogène, lui causant une incapacité n’excédant pas huit jours ».
Par contre, « N’est pas une riposte proportionnée à des coups de poing, puis à une nouvelle tentative d’agression, le fait, pour un militaire de carrière à la stature physique imposante, de tirer deux balles dans la cuisse de son agresseur, alors que ce dernier agissait seul et n’était pas armé ».
Ou encore, « le bénéfice de la légitime défense doit être refusé à celui qui riposte par des coups de bâton à une agression au gaz lacrymogène en raison de la gravité des blessures infligées aux victimes ».
C’est aux juges du fond qu’il appartient « d’apprécier si la défense est, ou non, en disproportion avec l’attaque et se trouve justifiée par un péril actuel commandant la nécessité des coups portés ou des blessures faites ».
c) Volontaire : la riposte ne peut constituer en un acte non intentionnel. En effet, « le fait justificatif de légitime défense est inconciliable avec le caractère involontaire de l’infraction ».
Preuve de la légitime défense
En principe, c’est à la partie qui allègue du fait justificatif de légitime défense d’en apporter la preuve.
Conformément aux dispositions de l’article 427 du Code pénal, la preuve est libre.
Cependant, l’article 122-6 du Code pénal met en place une présomption de légitime défense dans deux situations précises :
« Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l’acte :
1° Pour repousser, de nuit, l’entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ;
2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence ».
Cette présomption aura pour effet de renverser la charge de la preuve.
Conséquences de la légitime défense
Si la légitime défense est caractérisée, l’auteur de l’acte initialement illégal ne pourra être poursuivi pénalement.
Il ne pourra également pas être poursuivi sur le plan civil, la Cour de cassation ayant considéré que « la légitime défense de soi-même exclut toute faute et ne peut donner lieu à une action en dommages-intérêts en faveur de celui qui l’a rendue nécessaire par son agression ».
De plus, la légitime défense bénéficie à tous les participants : auteurs, coauteurs, complice.
Avi Bitton, Avocat, et Julie Palayer, Juriste
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Revue de presse :
- Audition de Avi Bitton, Avocat, sur le projet de réforme en matière de crimes sexuels (vidéo), Assemblée nationale (Délégation aux droits des femmes), 19 décembre 2017.
- « Comptes 2012 du Barreau de Paris : la Cour de cassation confirme leur annulation », Dalloz Actualités, 6 octobre 2017.
- « Scandale au barreau de Paris – Avi Bitton : “Il faut que la justice enquête » (version PDF), Le Point, 25 septembre 2017.
- « Fraude fiscale : une première relaxe dans le dossier Falciani – Avi Bitton », Le Figaro, 31 mai 2017.
- « La petite affaire Bettencourt qui agite le Barreau de Paris », Nouvel Obs, 16 avril 2017.
- « Le crime de Maincy », émission ‘L’heure du crime’, RTL, 2 février 2017.
- « Sans mobile », reportage 7 à 8, TF1, 22 janvier 2017.
- « Assassinat de Marie : 20 ans de réclusion pour la mère – Avi Bitton Avocat », La République de Seine-et-Marne, 9 janvier 2017.
- « Une femme condamnée à 20 ans de prison pour l’assassinat de sa fille », L’Express, 9 janvier 2017.
- « Une mère accusée d’avoir étouffé sa fille devant les assises », Libération, 4 janvier 2017.
- Interview de Avi Bitton (audio), Radio France, 4 janvier 2017.
- « La maman accusée d’avoir tué sa fille passait passait pour une bonne mère », Le Parisien, 4 janvier 2017.
- « Une mère soupçonnée d’infanticide jugée aux assises », Le Point, 3 janvier 2017.
- « Le beau-père violeur condamné vingt ans après les faits », Le Parisien, 7 décembre 2016.
- « L’aide juridictionnelle pour les terroristes remise en cause ? » (vidéo), I-Télé, 23 novembre 2016.
- « Ils se battent pour que les terroristes remboursent leurs frais de défense », L’Express, 23 novembre 2016.
- « C’est quoi, encore, cette affaire Deschamps ? », So Foot, 17 avril 2016.
- « Sur la piste des millions du Bâtonnier », Canard enchaîné, 23 mars 2016.
- « Manuel de survie en situation de chantage », So Foot, 16 octobre 2015.
- « L’ancien pompier condamné à 8 ans de prison pour avoir tenté de tuer sa compagne », La République, 3 octobre 2015.
- « Huit ans de prison pour avoir tenté de tuer son ex », Le Parisien, 2 octobre 2015.
- Interview de Avi Bitton sur l’affaire Dominique Strauss-Kahn – Carlton de Lille, France 24 TV, 12 juin 2015.
- « Du rififi à l’Institut Curie », L’Express, 21 mai 2015.
- « Tempête au barreau de Paris autour des avocats commis d’office », L’Express, 10 avril 2015.
- « Un concert de punk annulé pour ‘incitation au viol’ », Le Monde, 26 mars 2015.
- « Can Paris or any other city really sue a TV station – even if it is Fox News? », The Guardian, 23 janvier 2015.
- « Des victimes de viol réclament un nouveau procès », L’Express, 3 mars 2014.
- « Exclusif. Affaire Dieudonné : des appels aux dons illégaux ? », Le Point, 5 janvier 2014.
- « L’inceste », interview BFM TV (journal 12-15), 28 janvier 2014.
- « Loi sur la prostitution : l’inquiétude des policiers », interview I-Télé (Galzi jusqu’à minuit), 4 décembre 2013.
- « Non-lieu pour DSK contre renvoi en correctionnelle : qui a raison dans l’affaire du Carlton ? », France TV Info, 8 août 2013.
- « Condamnation de la société J. par la Cour d’appel de Paris le 10 avril 2013 », Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT), 10 avril 2013.
- Interview de Avi Bitton sur la condamnation de la Natixis pour discrimination raciale, France Inter, 28 décembre 2012.
- Interview de Avi Bitton sur la condamnation de la Natixis pour discrimination raciale, I-Télé, 28 décembre 2012.
- « Natixis condamnée pour discrimination raciale envers un de ses cadres – Cabinet Avi Bitton », Le Monde, 27 décembre 2012.
- « Jean-Claude Biguine sous le coup d’une enquête pour abus de biens sociaux », Les Echos, 18 octobre 2012.
- « Vers la fin de la peine de mort ? », Debate, France 24 (anglais), interview de Me Avi Bitton sur l’abolition de la peine de mort dans le monde, 11 octobre 2012.
- « Les auto-entrepreneurs », interview de Me Avi Bitton sur le délit de travail dissimulé, L’écho des lois, La Chaîne Parlementaire – LCP, 13 octobre 2012.
- « Chronique hebdomadaire d’une violence quotidienne », Le Point, 7 septembre 2012.
- « Ruinée par un virement, elle assigne sa banque », Le Parisien, 14 juin 2012.
- « Harcèlement au travail », Aligre FM, 20 avril 2012.
- « Condamnation pour harcèlement sexuel d’un fleuriste parisien par le Conseil de prud’Hommes de Paris », site de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), 12 mars 2012.
- « Les avocats au secours des juges », Le Point, 20 février 2012.
- « DSK bientôt confronté à Tristane Banon », Le Figaro, 23 septembre 2011.
- « Affaire Anne Caudal : peut-on juger son assassin mort ? », Sud Radio, 30 août 2011.
- « Un homme en détention pour avoir transmis sciemment le sida », Le Monde, 3 août 2011.
- « Attentat de Marrakech : le sort des victimes est entre les mains de la justice marocaine », L’Express, 30 juillet 2011.